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Arobase, signe français du XVIIème siècle

L’écriture nous offre des signes mystérieux, comme l’underscore « _ » ou l’arobase, l’@, qui a fait son nid dans notre alphabet. Il devient incontournable dans toute création de police de caractères. L’arobase se nomme également arrobe, terme officiel (Commission générale de terminologie et de néologie de la Délégation générale à la langue française). Arobase est plutôt masculin, deux fois plus employé que le féminin.

Pour rester dans le genre, l’@ est à la fois masculin et féminin en espagnol: « amig@s  » signifie aussi bien amies et amis. On énonce « arobase » ou « at », terme de plus en plus employé, puisqu’arobase est une exception française. @ est en fait un « logogramme », une lettre signifiant un mot entier. L’alphabet Morse utilise désormais l’@.

@ vient du latin « ad » (à, vers, d’où le « at »). @ est  employé au XVIIème siècle et remplace « vers », comme & remplace le mot « et ». Par exemple, en début de document officiel, on écrivait: @Sa majesté le Roi. La langue française étant la langue diplomatique internationale de l’époque, l’@ a été conservé à l’international d’aujourd’hui pour signifier « destination », « vers ». Les anglais ont traduit par « at ».

Le nom même arobase vient de « a rond bas »: c’était un a « rond », se trouvant en bas de casse, donc minuscule. Le français (arobase), l’espagnol et le portugais (arroba) ont un nom original pour le signe @. L’anglais n’utilise que « at ». D’autres langues ont fait preuve d’imagination pour nommer le signe @: klammeraffe (queue de singe en allemand),  snabel a (a avec une trompe d’éléphant, en danois), kukac (ver de terre, en danois), chiocciola (escargot, en italien), sabatchka (petit chien en russe), papaki (caneton en grec), heliko (escargot en esperanto).