C’est moins intello que Le Monde, mais voilà: j’aime Le Parisien que me lisait chaque jour mon grand-père. Je trouve que les contenus sont bons et que les journalistes sont de vrais journalises. Ce soir, j’ai fait Londres-Paris-Londres pour une soirée avec Jegoun (je n’ai pas vu Sebmusset). J’ai écouté un exposé sur le redéploiement de la Marque Le Parisien vers le digital, qui fait déjà réaliser au titre 10% de son activité. Avec le lancement d’une application permettant de suivre les infos d’un lieu donné. Démystification et chiffres.
L’état-major du Parisien rappelle d’abord plusieurs chiffres: 1/3 des français sont déjà des mobinautes (ils auront vite une tablette comme journal, il y en a 1,5 million en France). Et par jour, chaque français passe 4 heures sur Internet. Les dés sont jetés: Le Parisien va accentuer sa stratégie digitale. Le Parisien a déjà 300 000 fans sur Facebook, et plus de 40 citations par jour en radio. Facebook apporte 10% du trafic vers le site. Le sujet qui préoccupe le titre, c’est la proximité. Pour eux, la proximité, plus qu’une posture, est une action . C’est que Le Parisien veut créer et personnaliser ses contenus par lieu géographique, ville par ville. Il utilise ce qu’il considère son concept novateur lié à la géolocalisation Google Maps: on a envie de savoir, dans tous les domaines, de savoir ce qui se passe près de chez soi, ou dans le village où l’on est né. Pour comprendre le national, il faut aussi savoir voir le local (même raisonnement que Philippe Michel qui m’avait dit, avant que je devienne directeur général de ProximitéBBDO: pour communiquer de loin, il faut savoir voir de près).
Le Parisien se veut être glocal, « comme Ouest-France » de l’ami Michel Urvoy. Certes, la route est encore longue. Mais avec 120 cartes de presse locales, le titre peut prétendre à devenir multi-local..
En fait, Le Parisien souhaite reformuler la PQR sur le mode digital. Il le reconnait lui-même. Et le sujet est surtout financier: comment le rentabiliser? Toujours le même schéma: rencontres locales, recherche de logement, de job.
Le Parisien surfe sur la vague des tablettes et va utiliser les vidéos, l’image, vecteurs d’intérêt plus que l’écrit même. Pour le moment, seul l’iPad semble concerné.
Je m’attendais à une immersion dans les terroirs de France, des anecdotes locales, des blogueurs et des journalistes venus de villes locales. Mais c’est une toute première réunion, avec en prime l’essai de l’application sur la tablette.
Tout comme on oublie que le Crédit Lyonnais fut lyonnais, le digital fera oublier, un peu, que Le Parisien était parisien, au 20ème siècle.